AMONT

Association Montagne et Patrimoine

 AMONT | Actualités | Centre d'Etudes | Musée | Inventaire du patrimoine | Publications | Expositions | Visites de nos villages | Liens

 

Ouverture de la Boutique de l'AMONT - Vente de nos publications

Glacières du Haut Pays Niçois

 

Avec le soutien de


Conseil Général
des Alpes-Maritimes


Région
Provence-Alpes-Côte d'Azur

 

Accueil

Boutique
vente de nos publications

---

 

Editorial
Sigles et abréviations
Catalogue d'exposition
Articles
Bibliographie Vésubienne
Notes de lectures

Remonter
La peur des corsaire
Glacières du Haut Pays Niçois
Les parlers du Haut Pays
Les Trevelins, Biffou
Les Fours à Gypse de Lantosque
Les Patrimoines de Roquebillière
Nouvelle histoire de Roquebillière
La Communauté et ses moulins
Les 20 ans de l’Association
Offerte et procession


DIANA Pascal – GILI Eric – ISNART Cyril [1]  – MOUTON Henry [2]

A pépé Lou

« Les glaces sont les délices des pays du midi » [3]

L’usage de la glace pour la consommation ou la conservation des aliments remonte à la plus haute antiquité. Au Moyen Age, cet usage s’est perdu dans la plupart des pays méditerranéens. Il a été rétabli à la fin de la Renaissance par les cours royales d’Espagne et d’Italie, puis à la Cour de France, par Henri III, en 1575. Il fut cependant réservé jusqu’à la fin du XVIIème siècle, eu égard à son prix, à une couche très restreinte de la population. Il faudra attendre le XVIIIème siècle pour voir la consommation et donc la production, évoluer de façon notable : « les auberges, les cafés, les estaminets, se mettent à consommer de la glace à rafraîchir », nous dit F. FLORY dans ses mémoires.

« Les glaces sont les délices des pays du midi et je n’ignore pas qu’en Italie, ce beau sol où on sait les faire avec un art supérieur, la plupart des médecins, loin de les condamner, assurent que leur usage y est très salutaire » [4].

 

Des gravures montrant des jeunes gens de la bonne société de l’Empire expriment l’image sociale évidente de cette « gourmandise ». La consommation de glaces et de liqueurs froides est alors recommandée pour les personnes qui souffrent de problèmes digestifs.

Le florentin Francisco PROCOPIO est resté célèbre à Paris pour avoir introduit les sorbets dans son café. Cependant, ce n’est qu’au début du XIXème siècle que la production de la glace va véritablement prendre son essor, en raison de son utilisation pour la conservation des produits alimentaires.

 

Chaque grande ville consommait de la glace ; seules les modalités d’approvisionnement variaient. La plupart ne procédaient pas directement à la fabrication, n’entretenant que des magasins à glace, qu’elles alimentaient soit par le biais d’une ferme à glace, soit par celui d’un libre commerce.

On peut dresser une carte des principaux lieux de production de la glace depuis le XVIIIème siècle, dans ce qui est aujourd’hui le département des Alpes-Maritimes, en sachant qu’en Provence comme en d’autres provinces, la vente de la glace est d’abord un privilège accordé par le roi, de construire des glacières, de faire vendre et débiter la glace.

 

Après le rattachement du comté de Nice à la France, le tourisme se développe rapidement sur le littoral. Jusqu’au début du XXème siècle, il était impossible de fabriquer artificiellement la glace indispensable pour alimenter les chambres froides des différents commerces ou offrir à la clientèle des desserts glacés et des glaçons. Poissonneries, pâtisseries, restaurants et cafés étaient approvisionnés en glace pendant l’été par des glacières aménagées dans les vallées de l’arrière-pays. Le métier de glacier se développa également dès ce moment, consacrant son activité tout d’abord ambulante à la confection des crèmes glacées [5].

 

Avec le développement touristique du Haut Pays Niçois, des pâtissiers commencèrent à proposer aux estivants des sorbets et des crèmes glacées. A Saint-Martin-Vésubie, les habitants se souviennent encore du kiosque à pâtisserie de la Place des Allées, et conservent encore de nombreux objets domestiques y référant. Le Musée des Traditions en conserve quelques exemplaires, telle la sorbetière manuelle ou les cornets à glace [6]. Pour obtenir des crèmes glacées, on remplissait un seau de glace pilée et de sel. La sorbetière remplie de crème et des parfums choisis était enfouie dans le récipient. On tournait alors la manivelle jusqu'à obtenir une crème épaisse et crémeuse.

Dans nos régions, nous pouvons dresser une typologie de la « production de la glace », qui répond en parallèle à une évolution chronologique.

 

Du prélèvement de la glace naturelle à la construction de glacières

La première technique de collecte de glace consiste à prélever directement la glace naturelle dans les névés. Il suffisait alors de gratter la couche supérieure du névé pour le nettoyer des pierres, des branches et autres feuilles déposées et atteindre la partie «  propre » dans laquelle on découpait la glace. Les couloirs d’avalanches sont particulièrement propices à cette « cueillette ». La neige accumulée et tassée par les avalanches successives de l’hiver se conserve naturellement dans les vallons encaissés. A Moulinet, le vallon de Capou, sous les barres de la Gonella est un lieu réputé pour cette activité. Il en est de même dans le Boréon, dans le vallon de l’Erps, au-dessus de Saint-Martin-Vésubie, comme nous le rapporte M. Pol MARTIN (né en 1912) « J’avais dix mois lorsque mon père est mort en 1913 à trente et un ans. Il a été emporté par une congestion pulmonaire provoquée par le transport de la glace à dos d’homme. J’ai surtout connu mon grand-père. Il pratiquait plusieurs métiers : chevrier, guide de haute montagne et porteur de glace. Je l’accompagnais quand il allait « à la glace ». A la tombée de la nuit, on montait dans le haut Boréon et on marchait jusqu'à ce que l’on trouve des névés durcis vers le Caïre Negre. La glace on la coupait à la hache, on la mettait dans des sacs de jute, et mon grand-père s’en chargeait le dos qu’il s’était couvert d’une peau de chèvre. On descendait jusqu’au charreton à bras qu’on avait laissé à l’entrée du sentier. Plusieurs voyages étaient nécessaires pour que le charreton soit suffisamment rempli. Ce travail on le faisait une fois par semaine au mois de juin ... En arrivant au village, on déposait la glace dans une grande bassine à trous, une espèce de passoire que l’on plaçait dans un récipient muni d’un robinet, et on recouvrait le tout d’une couverture » [7].

Station climatique très fréquentée pendant la belle saison, il fallait répondre à la demande des hôtels de Saint-Martin-Vésubie, mais aussi à celle des commerçants et des familles d’estivants aisés qui la fréquentaient. Une partie de la glace prélevée était ensuite acheminée jusqu’à Plan du Var, et de là sur Nice.

 

Un autre site réputé existe, au pied du mont de l’Audibergue, sur la commune de Caille. Le gouffre de l’Audibergue est une large excavation dans laquelle la neige s’entasse et se transforme en glace. Les habitants du village et de ses environs venaient s’y approvisionner les mois d’été.

Avec l’essor du tourisme, les besoins en glace augmentent. Nos aïeuls vont chercher à améliorer la production de glace en construisant parallèlement des glacières. Deux éléments semblent conditionner l’implantation de ces structures. Les glacières sont construites dans les zones froides pour obtenir une glace de bonne qualité et faciliter sa conservation. De plus, le site doit être accessible afin d’assurer le transport de la production dans des délais acceptables (une nuit) pour limiter les pertes. Au cours de notre enquête, nous avons pu recenser une trentaine de glacières dans le secteur Lucéram - Peïra Cava - Moulinet. Elles se situent entre 800 et 1500 mètres d’altitude, toujours à l’ubac, dans des zones boisées. Les glacières sont toutes bâties sur le même modèle et ont des dimensions comparables. La glacière type est de forme circulaire, creusée dans le sol, elle constitue une sorte de puits de 6 mètres de diamètre et de 8 mètres de profondeur. La glacière est une solide construction en pierres sèches, avec des murs de plus d’un mètre d’épaisseur. Pour renforcer l’isolation, les interstices entre les pierres étaient colmatés avec de l’herbe et de la terre. Ce joint naturel permet de limiter la présence d’air et donc à garantir une meilleure conservation de la glace. Un escalier circulaire d’une quinzaine de marches permet de descendre au fond du puits. Il est quasiment impossible de dater ces constructions. Actuellement, le seul indice que nous possédons est la date de 1868 retrouvée sur une pierre dans un des puits du col de Porte à Lucéram. Généralement absentes des relevés du plan cadastral « Napoléonien », nous n’en connaissons qu’une seule feuille (Section H, Peïra Cava) qui pourrait faire apparaître l’empreinte des glacières. Les travaux militaires des années 1880 les ont fait disparaître. Elément d’un petit patrimoine isolé, élevé selon des nécessités individuelles, leur date de construction ou celle de travaux de réparation nous échappe. Relevant du domaine du Privé, les archives communales de nos villages n’y font jamais référence.

Hors de notre zone montagnarde, il existe pourtant quelques traces d’archives. Elles attestent qu’à l’époque moderne le commerce de la glace est une activité courante dans notre région. Ainsi, en 1675 l’abbaye de Lérins possède des glacières à Cannes et à Valbonne. De même, à la fin du XVIIème siècles, les droits seigneuriaux mentionnent le « droit de faire et commercialiser glaces ». Il faut noter que l’Encyclopédie (1751-1772) de DIDEROT et d’ALEMBERT, comporte un article «  Glacière » dans lequel la structure du bâtiment et ses modalités d’utilisation sont expliquées en détails. Il est frappant de constater que cette description correspond en tous points aux glacières que l’on rencontre dans nos forêts.

 

Les techniques de fabrication de la glace

Pour obtenir de la glace et remplir les puits, deux techniques étaient utilisées :

Les « pièges » à neige : A Peïra Cava notamment, la neige était ramassée puis tassée au fond de la glacière où elle se transformait naturellement en glace. Cette couche de neige était recouverte de feuilles et d’herbes pour éviter la présence d’air qui faciliterait la fonte. On alternait ainsi, une couche de glace, une couche de feuillage. La glacière était entièrement remplie de la sorte.

Les puits à glace : Il existait une autre façon de procéder au remplissage. A Moulinet, et cela n’est pas un hasard, toutes les glacières ont été installées à proximité d’un cours d’eau. « Vers le mois de décembre, aux premières gelées, on montait aux glacières. On repérait des launes gelées et on découpait à la hache des blocs de glace dans la rivière, puis on les transportait dans la glacière ». Louis TORRELLI [8], né en 1904, se souvient enfant avoir accompagné son père avant la Première Guerre mondiale aux glacières de Cabanes Vieilles. La couche de glace était alors recouverte de feuillages ou d’herbes. L’opération était ensuite répétée jusqu'à ce que la glacière soit pleine. Au lieu dit « la Gabelle », entre le hameau de Loda et le Col de Porte, sur la commune de Lucéram, le procédé est le même. Toutefois pour palier l’absence de cours d’eau suffisant, un bassin circulaire de 5 mètres de diamètre et de vingt à trente centimètres de profondeur a été construit à côté de la glacière. Alimentée par un canal, ce réservoir surnommé « le lac », jouait le rôle de laune artificielle. Tous ces efforts n’étaient pas vains car cette technique de stockage permettait de conserver une glace pure de meilleure qualité que celle obtenue à partir de la neige.

Pour ce qui est de leur contenance, on peut avancer les chiffres suivants, à partir de mesures moyennes : Diamètre 6 m, hauteur 8 m, soit un volume de 170 m3 par structure. La trentaine de puits retrouvés, pour lesquels nous avançons l’hypothèse d’une utilisation contemporaine, pouvaient alors produire jusqu’à 5 000 m3 de glace par saison... augmentant sensiblement les potentialités issues du simple prélèvement jusqu’alors utilisé.

 

Des livraisons nocturnes

A la belle saison, les exploitants remontaient aux glacières récupérer la glace. Ils découpaient à l’aide de pioches, de pics et de scies des blocs de glace d’une cinquantaine de kilos. Les « pains » de glace étaient empaquetés dans de grands sacs de jute, et emballés dans des branches de chêne, de sapin ou de hêtre. Les sacs étaient ensuite descendus à dos d’homme ou de mulets, puis chargés sur des charretons pour être transportés de nuit jusqu’aux palaces de Menton, Monaco ou Nice. Malgré toutes les précautions prises, les pertes étaient très importantes (à peu près 50 %). Pourtant, le commerce de la glace était alors une activité très rentable. On considérait qu’une seule saison permettait d’amortir les frais de construction de la glacière. La vente de la glace est une ressource non négligeable pour les habitants du Haut-pays « Il fallait avoir faim pour faire ce commerce là ! (...) A l’époque on vivait uniquement sur les produits de la campagne. On achetait juste un litre de pétrole tous les six mois, un kilo de sucre et un paquet de café (un quart) par semaine. On faisait soi-même gnocchi, ravioli, soupe de châtaignes » [9]. L’âge d’or du commerce de la glace entre le haut pays et le littoral se situe vraisemblablement autour des années 1880-1914. A l’époque où le littoral se développe attirant une population aisée de plus en plus nombreuse. « Au temps des gens riches » [10]. Progressivement, le chemin de fer, qui permet de transporter la glace provenant des glaciers naturels jusque dans les villes, s’affirme comme un redoutable concurrent. C’est ainsi, que Briançon (Hautes Alpes) alimente Paris en glace. L’apparition des fabriques industrielles puis des réfrigérateurs entraîne l’abandon des glacières-puits.

 

Le temps de la production industrielle

Une dernière étape est franchie dans l’activité glacière, avant que ne se démocratise la production de glace avec l’introduction, après la dernière guerre, des instruments domestiques de conservation de types réfrigérateurs. A Saint-Martin-Vésubie, l’initiative privée d’un homme ingénieux [11] permis de développer la première « usine à glace » dans les années 1930. M. Laurent GIUGE témoigne de ses souvenirs de l’époque de la dernière guerre : « Le système de fabrication, M. Eugène BAILE l'avait fait de ses mains...un grand bassin avec de la saumure dedans [pour] ...tremper les bacs à glace remplis d'eau. Il avait un compresseur qui fonctionnait avec la force hydraulique et une roue verticale. Il avait aménagé deux autres pièces : l'une pour stocker les barres de glace ... et la température devait descendre en dessous de 0°; et l'autre pièce, c'était une chambre froide avec des cabines, pour chaque commerçant du village. Ils portaient tous leurs denrées dans la cabine... » [12]. Notre ingénieux entrepreneur avait installé une turbine qu’il actionnait grâce à une roue à auges utilisant le canal des moulins. Son activité permettait de fournir la clientèle locale, d’offrir des garanties de conservation aux commerçants de la vallée, mais également d’expédier sur Nice une importante production de pains de glace : « Le car partait à 6 h 30, et il fallait que toute la livraison soit prête ». Mais il ne s’agissait que d’un travail saisonnier « puisque l'hiver on n'avait pas besoin de la glace ».

 

Ce temps disparut avec M. BAILE. A la glace naturelle utilisée autrefois, s’est substituée la glace artificielle fabriquée industriellement. La banalisation des réfrigérateurs et les normes de la chaîne du froid ont cependant limité la production de la glace artificielle, dont une usine, à Saint-Roch, créée en 1928, demeure à Nice en mesure de fabriquer 20 tonnes de glace par jour (soit 800 barres). La production de cette Société reste néanmoins fort appréciée en été, en particulier pour dépanner les professionnels, et répondre aux besoins des particuliers et institutionnels (Préfecture, mairies …, grandes surfaces, campings, ports de la région, réceptions, fêtes patronales… ).

 

bibliographie

 

- BASLE M. « Glacières : mais où sont les neiges d’antan ? », Nice-Matin, 25 avril 1990.

- DELSERRE S. « L’âge de glace sur le petit écran », Nice-Matin, 6 septembre 1997.

- DIANA P., GILI E., ISNART C., MOUTON H. « Eau et glacières dans le Haut-pays niçois », Catalogue d’exposition, Musée des Traditions et Centre d’Etudes Vésubiennes, 1999.

- DIDEROT D. et D’ALEMBERT, L’Encyclopédie, 1751-1772.

- FAYET N. « Les glacières de Moulinet », Le Haut-Pays n° 18, mai 1990, pp. 16-17.

 

ANNEXES

Témoignage de M. Laurent GIUGE

Relevé par C. ISNART (M.T.V. 1999)

L’usine à Glace

« Le système de fabrication, M. Baile l'avait fait de ses mains. Il avait fait un bac, un grand bassin avec de la saumure dedans, et c'est là dedans qu'on trempait les bacs à glace remplis d'eau. Il avait un compresseur qui fonctionnait avec la force hydraulique et une roue verticale. Il avait aménagé deux autres pièces : l'une pour stocker les barres de glace, que l'on posait sur des liteaux, et la température devait descendre en dessous de 0°; et l'autre pièce, c'était une chambre froide avec des cabines, pour chaque commerçant du village. Ils portaient tous leurs denrées dans la cabine, et ils fermaient à clé. Il fallait faire marcher l'usine nuit et jour, puisqu'il fallait au moins 6 à 7 heures pour faire les barres de glace. Alors on faisait des roulements. On plongeait les bacs dans le bassin, et on mettait l'agitation, qui est une tige qui agite l'eau, pour que la glace soit transparente. Et donc, dès qu'on entendait le pain de glace taper contre le bac, il fallait vite le retirer, sinon, il  restait collé contre le bac. Après on démoulait les pains, dans un bassin avec de l'eau courante, et on les stockait dans la chambre froide. »

 

Le travail

« Tous les matins, je me levais à 5 h, pour préparer les sacs dans lesquels on mettait les barres de glace pour l'expédition. Le car partait à 6 h 30, et il fallait que toute la livraison soit prête pour cette heure là. On arrivait à la gare avec un charreton chargé avec les sacs de glace étiquetés des noms des commerçants de toute la  vallée. On en descendait jusqu'à Nice, à la laiterie d'Otto-Bruc. Lorsqu'on avait terminé les expéditions, on cassait la croûte vers 8 h. Et là je partais livrer la glace dans tout le village. Les commerçants en commandaient une barre ou une demi-barre. C'est surtout les bars qui en avaient besoin. Je portais ça sur un petit charreton avec des roues à rayons. On avait dans le village une vingtaine de points de livraison. C'était surtout sur la place de la mairie. Il y avait aussi un grand kiosque sur la place, près de la fontaine : il faisait des boissons, des pâtisseries et des glaces. Il marchait surtout en été. Les autres points de livraison, c'était les bars qui avaient tous une glacière. »

 

Monsieur Baile

« Au niveau des employés, il n'y avait que moi, M. Baile et sa femme. On marchait à tous les trois, quoi. M. Baile Eugène, c'était un costaud il devait faire plus de 100 kilos et mesurer 1.90 m. Tous les dimanches, ça me plaisait, il prenait son bain devant l'usine. Il avait une bassine énorme de 1 m de haut, il la remplissait d'eau chaude et il se baignait là-dedans. Et sa femme elle le brossait et lui mettait de l'eau chaude. »

 

Un travail saisonnier

« Cinquante ans en arrière, j'étais jeune puisque j'allais encore à l'école. On ne travaillait que durant la saison d'été, puisque l'hiver on n'avait pas besoin de la glace. Ce métier je l'ai fait pendant deux ou trois ans. Après j'ai fait le charcutier, le pâtissier, le plombier, le maçon avant de faire le menuisier. Le menuisier je le faisais l'hiver avec mon père. Et comme c'était la maison, il me donnait pas grand chose, c'était normal. Je faisais les saisons, comme ça je pouvais m'acheter quelque chose, des chaussures pour aller à l'école, des pantalons, de quoi s'équiper pour l'hiver, quoi. On faisait tous à peu près pareil. Il y en a qui ramassaient des framboises. A l'époque on se débrouillait comme on pouvait. »


 

ANNEXES

Repérages

 

Communes

Localisation

Typologie

Destination

Antibes

Non localisée

 

Antibes

L’Audibergue

 

Naturelle

Cannes et Grasse

Auribeau

Non localisée

 

 

Belvédère

Gordolasque

Naturelle

Nice

Cannes

Lérins

Av. 1675

Cannes

Caussols

 

Naturelle

Cannes et Grasse

Coursegoules

Non localisée

 

 

Entrevaux

Non localisée

 

 

Gourdon

Non localisée

 

 

Grasse

La Malle

1717

Cannes

Lucéram

La Gabelle

Col de Porte

Peïra –Cava

Granges du lac

Cabanettes

Bassin et magasin

Puits (1868)

Puits

Puits

Puits

Nice et Monaco

Moulinet

Cabanes Vieilles

Capou

Andjouanin

Miraudon

Puits

Naturelle

Puits

Puits

Nice, Monaco, Menton

Nice

Saint-Roch

Saint-Isidore

Industrielle

Nice

Peille

 

Puits

Nice et Monaco

Saint-Martin-Vésubie

Village

Erps

Industrielle

Naturelle

Nice

Saint-Vallier de Thier

 

Av. 1830

 

Valbonne

 

 

Cannes et Antibes

Villeneuve-Loubet

 

 

Cannes et Antibes

Vence

 

 

Cannes et Nice

 


 

Tableau récapitulatif des glacières du "triangle de la glace"

Légende : PG – Puits à Glace ; PN – Puits à Neige

 

LOCALISATION

TYPE

ALT

NB

DIMENSIONS ET

ETAT DE CONSERVATION

Commune de Moulinet

Vallon de Peïra Cava, Nestores

 

 

PG

 

 

 

 

 

 

1

 

 

En mauvais état

Vallon de l’Andjouanin, lieu dit pont du Suillet

PG

830

1

En bordure de rivière, envahie par le lierre, structure correcte, adossée au versant. Présence d’un enduit (chaux ?) entre les pierres, probablement pour assurer l’étanchéité ainsi que d’une ouverture rectangulaire d’une vingtaine de centimètres à la base pour évacuer les eaux de fonte.

Vallon de l’Andjouanin

PG

880

1

Très mauvais état. A quelques mètres du cours d’eau, appuyée sur la pente, murs en grande partie éboulés, envahie par le buis.

Vallon de l’Andjouanin, Condoliéras

PG

1050

1

Bon état, à proximité du cours d’eau. Structure appuyée sur un bloc rocheux.

Miraudon

PG

1250

1

Bon état, sur une planche à proximité du cours d’eau et de belles launes.

Vallon de Cabanes Vieilles, Bouroumet

PG

1480

2

Bon état

Etat moyen

Commune de Lucéram

Vallon de Rocaniéra

 

 

PG

 

 

 

2

 

 

Mauvais état

Col de Porte, en dessous route

PN

 

3

- 1, en très bon état, sol apparent constitué d’une sorte de gravier.

- 2, en très mauvais état, totalement écroulées sur elles-mêmes. Col de Porte, au-dessus route puits à neige

- 3, une pierre gravée en haut de l’escalier d’accès porte la date de 1868.

Lieu dit la Gabelle

PG

 

1

Glacière associée à un bassin de 30 cm de profondeur qui permettait de geler l’eau,

Tournet (pylône électrique)

PN

1 100

 

Etat correct, présence d’un bâtiment de stockage (?)

Cabanette

 

PN

PN

 

1

2

Mauvais état

Très bon état

Cabanette

PN

 

1

Grande glacière appuyée contre la pente, en partie éboulée

Cabanette

PN

 

3

Bon état.

 

-----

[1]  - Cyril ISNART, doctorant en Ethnologie, il est chargé de la Mémoire Orale au Musée des Traditions Vésubiennes et participe à l’inventaire des sujets ethnologiques du Haut Pays Niçois

[2] - Henri MOUTON, fondateur du Musée des Traditions Vésubiennes, est l’époux de Françoise MOUTON, présidente d’honneur fondatrice de l’A.MON.T. Il est l’auteur de nombreux ouvrages contant les tribulations des gens du « Haut Pays »

[3] - DIANA P. – GILI E. – ISNART C. – MOUTON H. « Glacières du Haut Pays Niçois », Pays Vésubien, 2-2001, pp. 57-65.

Cet article est tiré du catalogue d’exposition 1999 du Musée des Traditions Vésubiennes : « Eau et Glacières dans le Haut Pays Niçois », par les mêmes auteurs.

[4]  - L’Encyclopédie : « Glacière, lieu creusé artificiellement dans un terrain sec, pour y serrer de la glace ou de la neige pendant l’hiver, afin de s’en servir en été »

[5] - M. COLOMBI, glacier à Carras, fabriquant et marchand ambulant de glace, à l’origine d’une véritable dynastie de glaciers, qui créa la boutique du Cornet d’Amour, fond LANTERI-MINET / GILI

[6] - Cf. Catalogue d’exposition 1999 et Musée des Traditions Vésubiennes

[7] - Témoignage de M. Pol MARTIN (1985 et 1998), enregistrement numérique, fonds C.E.V.

[8] - Témoignage Louis TORRELLI, fond Pascal DIANA, 1996

[9] - CIAIS Jean, in. Nice-Matin, qui, dans sa jeunesse, allait « aider » à la glacière de « La Gabelle »

[10] - Témoignage de Mme Pauline TRUCCHI-MARIO, fond Pascal DIANA, 1998

[11] - Notons que Saint-Martin-Vésubie, plus d’un demi-siècle auparavant et grâce à l’initiative de M. Joseph MOTTET, connu les bienfaits de l’électricité. M. BAILE est le digne continuateur de cet esprit d’initiative et de modernité.

[12] - Témoignage Laurent GIUGE, fond C.E.V., 1999

 


Saint-Martin-Vésubie


Roquebillière


Parc National du Mercantour

-------

Sites amis

Portail Vésubien
L'actualité de la vallée

Anes de Blore
Randonnée

Education à l'environnement
dans le haut pays niçois
faune, flore, photos

 

Jardinage traditionnel
en Provence

légumes, fleurs, fruits
culture, soins

Les Moyens Pays
de la Région PACA

fiches pédagogiques pour l'éducation à l'environnement

 

Association de Chasse de la Haute Vésubie

   

---
Précédente | Remonter | Suivante  
Haut de la page   

 

 

 

Site mis à jour le 20/04/2016

copyright © 2004-2013 AMONT